Du Grimsel au Löffelhorn

Un grimpage fluide

Le matin du 9 mai au Grimsel : on n’y voit rien ! Un pur brouillard nous attend, mais nous ne doutons pas encore de notre projet. Nous nous dirigeons vers le bistrot et peu après, le brouillard se dissipe. Le vent, lui, est venu pour rester. C’est la tête couverte que nous nous mettons en route. Il est néanmoins toujours étonnant de voir comment les mains se refroidissent rapidement dans le vent, alors que l’on ne ressent que peu de froid sur les jambes, malgré les pantalons courts. La chaleur torride des derniers jours est oubliée. Sans transpiration, nous effectuons la randonnée rapide des 9 lacs : Totesee, Jostsee, Lengsee, Rundsee, Üelisee, Obersts Seewji, Namenloses Seewji, Mittelsee, jusqu’au Trützisee.

On reste aussi sans transpiration sur le lieu de bivouac près du Trützisee. En plus du vent tenace, nous sentons quelques gouttes de pluie à travers les prunes. Nous commençons à nous demander si le bivouac sera une partie de plaisir avec la température étonnamment basse que nous ressentons, le vent permanent et la pluie éventuelle. Dominic pense que « ce n’est pas un problème » et transforme son sac de bivouac en wingsuit. Si cela fonctionne, il sera à Geschinen en un rien de temps, tandis que nous devrons marcher pendant 2,5 heures pour nous débarrasser de la pluie et du vent. Hmm, nous faisons confiance à notre guide et le soleil brille de temps en temps.

Oui, le soleil disparaît un peu avant 20:00 o’clock au Trützsee et nous voulons donc trouver rapidement le sac de couchage avant que le froid ne soit encore plus intense. Après un délicieux repas préparé par l’équipe, chacun cherche sa place de bivouac « idéale » et nous nous dispersons pour voir ce qui se passe. Personne n’a peur du loup, car de gentils moutons sont présents non loin de là. Bonne nuit à tous !

Dans la nuit, le ciel s’éclaircit et le vent se calme. Les prévisions météorologiques se réalisent avec un peu de retard.

Après 10 heures passées dans le sac de couchage et les premiers rayons de soleil, nous nous mettons joyeusement au travail et suivons Dominic – qui trouve avec précision la route idéale – jusqu’au sommet du Löffelhorn. C’est un sentiment très agréable. Le terrain le long de l’arête est grossier et stable dans l’ensemble. De cette manière, même les parties les plus raides sont un vrai plaisir. Pour une fois, il n’y a pas de terrain sablonneux et caillouteux. Superbe, une ascension du sommet très recommandée, qui peut très bien se faire sans corde. Seule la traversée du sommet comporte de courts passages exposés, mais qui offrent des possibilités d’arrêt stables. Nous arrivons donc rapidement au sommet, satisfaits.

En redescendant, nous nous arrêtons un moment au-dessus du Trützisee, un lac panoramique, et ressentons brièvement « la légèreté magique de l’être ».

De retour à la réalité et au Trützisee, nous nous chargeons des affaires de bivouac, vidons le sac de leckerlis bâlois et entamons la descente vers la chaleur impitoyable de la vallée. Le chaud et le froid sont proches.